vendredi 27 mars 2009

๏ ROSEMARY'S BABY - Roman Polanski ๏


⎐ RESUME ⎐

Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch, Guy Woodhouse et sa jeune femme enceinte, s'installent dans un immeuble new-yorkais, considéré par leur ami comme une demeure maléfique. Aussitôt, leurs voisins, Minnie et Roan Castevet, vieux couple d'Europe Centrale, imposent leur amitié et leurs services. Si Guy accepte rapidement ce voisinage, Rosemary, elle s'en inquiète...


⎏ CRITIQUE ⎏

Une histoire banale qui tout d'un coup bascule du mauvais côté. Voici l'intrigue de Rosemary's Baby. La grossesse paranoïaque d'une jeune femme, persuadée que son bébé est au centre d'un complot.

En adaptant le bouquin de Ira Levin, Roman signe un film magistral. Accrocheur et maîtrisé, il ne manque pas de surprendre le spectateur.
D'une part le scénario est écrit avec brio. La première partie, montre l'installation du jeune couple et l'emprise de leurs voisins qui se resserrent sur eux. Elle illustre le pouvoir psychologique du couple Castevet. Une confiance que gagne même le spectateur.
La seconde, quand à elle, se concentre sur la grossesse. L'intérêt principal de cette partie réside dans la suggestion et le pouvoir des suppositions.
D'autre part la mise en scène habile et maligne de Polanski, favorise un climat de confiance dés le début du film, qui bascule peu à peu tend à se dégrader.Et comme Rosemary, le spectateur sombre inévitablement, dans la parano, la confusion et la peur. Il cherche par tous les moyens à démêler le vrai du faux.
L'ambiance est posée. Sombre. Mais Rosemary semble osciller constamment entre état éveillé et état endormi, rêve et réalité. Une confusion des genres propices aux pires spéculations. Elle finit par se croire folle, et nous aussi nous basculons dans la démence.

Le film est porté par un quatuor d'acteurs formidables. Avec en tête Mia Farrow, dont le jeu forge le respect. Elle est l'essence même du film. Son interprétation surprend, fascine. Pour John Cassavestes, c'est chose similaire. Il est complètement habité, et en devient parfois effrayant. On ne sait pas de quel manière interpréter et comprendre ce qu'il fait ou ce qu'il dit. Il marque les esprits, et son sourire en coin pourrait même vous hanter. Ruth Gordon et Sidney Blackmer leurs donnent la réplique. Ils forment un joli petit couple, bien sous tout rapport et qui cache bien son jeu. Tous les personnages de ce film vous laisse une impression bizarre.

Rosemary's Baby est un film effrayant. Pas à cause d'une d'effets spéciaux inutiles causant des indigestions, comme dans la plupart des films d'horreurs. Non, il est beaucoup plus malin et subtil. Il vous hante, grâce au pouvoir magique de la suggestion. Il n'y a pas de monstres dans ce film, en tous cas on ne les voit pas. Polanski distille la tension au compte goûte, avec une habilité et une précision rare. Il impose une atmosphère de gène qui peu à peu vous submerge et vous englouti. voilà le réel pouvoir de Rosemary's Baby.

★★★★★